jeudi 30 novembre 2017

Mystère résolu!

Avant-dernière journée de notre séjour à Cuba. Nous en sommes à 96 espèces d'oiseaux observés. Aujourd'hui, nous visitons Salto del Guayabo, dans le Parque nacional La Mensura. Il s'agit de la plus haute chute de Cuba, d'une hauteur de 127 mètres. Et c'est un endroit qu'on nous a « vendu » toute la semaine pour sa beauté.

Un dortoir de Héron garde-boeufs, au bord de la route. Chaque point blanc
est bel et bien un héron, et non pas une fleur ou un fruit...!

Dès notre arrivée à Salto del Guayabo, nous nous précipitons vers le belvédère pour contempler la chute et la vallée. Et déjà, les jumelles se font aller : Paruline hochequeue, Paruline bleue, Chilina d'Oriente, Pèrenoir négrito, etc.

Vue de la chute principale, depuis le belvédère.

La chute de gauche fait 85 mètres, alors que celle de droite fait 127 mètres.

L'incontournable selfie devant les chutes. Je n'en ai pas trop abusé pendant ce
voyage. Je pense d'ailleurs que c'est le seul de toute la semaine!

Les ornithologues qui voyagent beaucoup savent que le succès d'un circuit dépend beaucoup des guides locaux. Nous en avions eu un excellent au Parque nacional Alejandro de Humboldt, et j'avais un bon feeling avec Carlos, celui qui nous accompagnait aujourd'hui. Les bons guides savent trouver les espèces d'intérêt. Et c'est ce que Carlos a fait en nous trouvant une discrète Chevêchette de Cuba, une espèce endémique qui nous avait échappé jusqu'à présent. Comme pour l'épisode des flamants, tout le monde retient son souffle pendant cette observation, de peur d'effrayer et d'éloigner ce petit « toutou à plumes ».

Chevêchette de Cuba. Avec son air sévère, j'ai vraiment l'impression d'y voir
l'inspiration du célèbre jeux Angry Birds.

Carlos, fier de sa découverte, et le reste du groupe, comblé!

Au bout du sentier, Carlos nous informe qu'il a observé il y a quelques jours le Colibri d'Elena, le plus petit oiseau au monde. En anglais, on l'appelle Bee Hummingbird. Il y a un refuge à quelques kilomètres, interdit d'accès pour l'instant, mais les oiseaux s'en éloignent de temps en temps pour être observés à l'occasion tout près du Salto del Guayabo.

Trouver un colibri dans une forêt, le plus petit de surcroît, c'est pire que de chercher une aiguille dans une botte de foin. Et malheureusement, ça ne sera pas un succès cette fois. Mais on observe quand même quelques espèces intéressantes pendant notre randonnée, dont quelques endémiques :

Chilina d'Oriente

Pèrenoir négrito

Oriole de Cuba

Il ne s'agit pas d'un oiseau endémique, mais on trouve dans les forêts cubaines
de belles grosses termitières.

Mais c'est vraiment à la toute fin de notre randonnée que nous avons eu un petit boost d'adrénaline. Je ne l'avais pas mentionné aux membres de mon groupe, mais j'avais un agenda caché pour la journée... Dans les semaines qui ont précédé notre voyage, j'ai mis passablement de temps sur l'étude de la distribution des oiseaux de Cuba, et particulièrement les espèces endémiques et les semi-endémiques. Lors de ces recherches, je suis tombé sur une espèce plutôt mystérieuse. D'après le guide Birds of Cuba, la Paruline à calotte verte est une résidente permanente, mais très localisée à Cuba.

Elle ne fréquenterait que les forêts de pins de Pinar del Río, dans l'ouest du pays, ainsi que celles aux limites des provinces de Holguin et Guantanamo. Pas mal où nous sommes quoi! Mais bizarrement, sur eBird, il n'existe pratiquement aucune mention de cet oiseau en automne dans la région. Je n'étais donc pas certain de pouvoir espérer voir cet oiseau. Je pense que je ne l'avais même pas mis dans ma liste d'espèces potentielles.

Mais au détour du sentier, pendant que les chilinas sont partout autour de nous, je détecte au travers des aiguilles de pin un oiseau avec la gorge jaune très voyante. Je pense d'abord avoir à faire à une Paruline à gorge jaune, mais quand elle se penche un peu et me laisse voir sa belle calotte verte, je comprend rapidement que la mystère de la Paruline à calotte verte est résolu. Elles ne disparaissent pas pendant l'automne et demeurent bel et bien dans la région.

Paruline à calotte verte

Paruline à calotte verte

Merle vantard

Anolis sp.

Pendant le retour à l'hôtel, je suis assis à l'avant de l'autobus, en mission. Ma mission est de trouver un Courlan brun, un oiseau que j'ai été le seul à voir la veille. Et nous roulons dans un secteur agricole, parfait pour cet oiseau. Et c'est à quelques kilomètres de l'hôtel que je sème l'émoi dans l'autobus en criant « Limpkin! Limpkin! Limpkin! », le nom anglais de l'oiseau, qui sonne à mon avis nettement mieux que « courlan ». L'autobus s'arrête et nous offre une belle opportunité d'observer cet oiseau, une primecoche pour presque tous les membres du groupe.

Courlan brun

Courlan brun, en vol

Avec l'ajout de la Chevêchette de Cuba et de la Paruline à calotte verte, nous sommes rendus à 98 espèces depuis le début du voyage. Notre navette qui nous mènera à l'aéroport de Holguin étant prévue pour 16 h demain, il ne nous restera que quelques heures pour espérer atteindre le chiffre magique de 100 espèces. Le plan pour demain matin est de faire un sentier en bordure de l'hôtel puis de terminer par la plage : (1) pour en profiter au moins une fois dans la semaine, et (2) pour espérer ajouter à notre liste des espèces comme le Tournepierre à collier et le Bécasseau sanderling, des espèces qui sont habituellement assez communes à Cuba en novembre.

À demain!

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